Par Vittorio de FILIPPIS
Vendredi 17 mars 2006 - 06:00
Forum mondial de l'eau s'est ouvert à Mexico. Plus d'un milliard de personnes dans les pays en développement n'ont toujours pas accès à une eau potable.
Cela devait être le millénaire de l'abondance. Celui où l'eau potable coulerait dans chaque foyer, étanchant enfin la soif d'une grande partie de l'humanité. Mais les statistiques font mentir les rêves. Dans les pays en développement, plus de 1 milliard de personnes (près de une sur cinq) n'ont toujours pas accès à une eau potable. Et 40 % des 6,5 milliards d'êtres humains que compte la planète ne bénéficient pas de système d'assainissement de base. Des existences au compte-gouttes, dont la vie ou la mort dépend de cet or bleu. L'eau est de plus en plus évoquée comme un problème, voire le problème du XXIe siècle.
A prix d'or. A Mexico, ils seront sans doute nombreux, ministres et autres représentants de la société civile, à raconter encore et encore l'histoire de ces pays où le vide de services des eaux laissé par les pouvoirs publics est en général comblé par une foule de fournisseurs indépendants qui revendent l'eau à prix d'or. A Port-au-Prince, en Haïti, le mètre cube d'eau est vingt fois plus cher que celui du réseau public. Autant d'argent que la population pourrait dépenser dans l'éducation ou la santé. A Mexico, les inquiétudes porteront aussi sur l'accroissement des populations urbaines. Un exemple ? La Chine, compte aujourd'hui plus de 600 villes, contre 130 en 1949.
«On fait du surplace, se plaint Daniel Zimmer, directeur exécutif du Conseil mondial de l'eau. La communauté internationale ne se donne pas les moyens suffisants.» Selon ce conseil, les évaluations mondiales estiment entre 9 et 30 milliards le besoin en nouveaux financements. Un montant nettement en deçà des 180 milliards de dollars dont faisait état la Banque mondiale à la fin des années 90.